top of page
Rechercher

Trois minutes et cinquante secondes

  • Photo du rédacteur: Melissa Fauteux
    Melissa Fauteux
  • 18 févr. 2020
  • 2 min de lecture

Ses doigts qui glissent, ses ongles qui griffent, lentement, tellement lentement.


J'aimerais être cette guitare qui se fait cajoler. Elle crie de la musique et soupir ses notes. Oui, j'aimerais être cette guitare. Mais qui es-tu étranger? Tu ferme les yeux et te laisse survoler au-dessus de tes paroles, celles que tu chantes dans une langue que je ne reconnais pas. Qui es-tu pour me retenir, pour me consoler? Tu n'as pas le droit de me toucher ainsi. Tu n'as pas le droit de me toucher sans me toucher. Ton regard dégage un parfum si rassurant, si doux, si toi. Je n'ose pas m'évader. Si je pars, je pars pour de bon. Avec toi. Dans tes bras longs.


Où veux-tu aller? Je te conseille un pays froid. Comme ça je pourrai toujours te réchauffer de mon petit corps fragile. Il ne fera jamais sec et frisquet. C'est promis. Je tiens toujours mes promesses. En cet instant, tu pourrais me promettre la lune que je te croirais. Tu pourrais me dire qu'il n'y aurait pas de lendemain, je te croirais. Hier n'existe déjà plus. Si tout ça n'était pas qu'un fantasme, ça serait déjà bien.


Je suis étendu dans ces centaines de vinyles d'antan qui longent les murs de la chambre et j'imagine que ton corps était bien réel. Bel étranger. Je te conçois du bout d'une pensée. Tu es est si facile à imaginer. Tu me touche encore sans me toucher. C'est si facile d'imaginer ton regard se poser sur mes cuisses bouillantes le temps d'un refrain. Ces cuisses se serrent et se raidissent d'envie. Mes mains parcourent mes jambes, viennent longer mon bassin, le dépasse sans hâte, ça brûle, ça hurle, mon nombril chatouille, mes épaules tremblent, ma nuque est humide. Mes jouent deviennent timides. Mes doigts tombent sur mon pubis. La chanson est sur le point de se terminer.


S'il-te-plaie, recommence.


 
 
 

Comments


© 2019 Les insomniaques. Fièrement créé avec Wix.com

bottom of page